Les grèves, par Valentin
Les
grèves, 3 personnes selon la police, 75 000 selon les syndicats.
Les grèves, un des événements les plus attendus des lycéens. Mais les
raisons en sont-elles louables ? Il est beaucoup reproché aux lycéens de
pratiquer le grèvisme opportuniste. Peut être est-ce un travail personnel trop
dur ou des horaires à faire pâlir les mineurs de Germinal qui poussent
les élèves à chercher le repos. A chaque grève, de nombreux lycéens soutiennent
le mouvement du fond de leur lit. Il est loin le temps de manifestations anti-CPE.
Les journées dans la rue, un quelque chose de mai 68, les rencontres
extraordinaires, les étendards en trophées, les discussions passionnantes,
l'occupation du rond point, l'assaut de Privat… C'était un temps lointain que
les moins de 16 ans ne peuvent pas connaître. Un temps où la jeunesse croyait
encore à son avenir. Un temps où les gens pensaient qu'ils pouvaient changer le
cours des choses. Ah, oui j'en entends qui ricanent. Ne niez pas ! L'idéalisme
est comme le romantisme : éternel et nécessaire. Que serions nous sans
rêve ? Nous avons besoin de ces morceaux de bois et de tissu à agiter pour
exister sinon nous en serions réduits à arpenter les bords de plages tous les
dimanches matins pour y ramasser les coquillages et en faire des trophées
nostalgiques, redonnons le pouvoir à l’individu dans la foule ! (l'individu
existant dans la foule). Le CPE avait soulevé tout le monde. Tous derrière la
même bannière tous ensemble. Une ambiance anarchique républicaine s'était
installée. Aujourd'hui les grèves sont moins nombreuses, moins groupées, moins
suivies. C’est pour cela qu’il faut se tenir informé. N'être ni un veau mené à
l'abattoir ni un loup opportuniste. Trois membres du Lapsus (que nous ne
citerons pas pour ne pas mettre en danger les vies de Pierre, Hector et
Valentin, plus on est de fous plus on vit, non mais sans rire !) sont
allés à l'assemblée générale du jeudi 8 février. Je vais essayer de
retranscrire au mieux ce qui s'y est dit ici. Les professeurs protestent contre
la suppression de l'heure de première chaire, les remplacements des professeurs
absents, les problèmes de stagiaires, la pression qui leur est mise chaque
jour. Toutes ces raisons font qu'une partie du corps professoral proteste. Un
problème auquel l'enseignement doit faire face, c'est l'expulsion des jeunes
sans papiers. Récemment encore, en région PACA, un jeune Kurde a été renvoyé
chez lui. C'est pour cela qu'a été créé le réseau "éducation sans frontières".
Afin de permettre à ces enfants sans papiers d'accéder à une scolarité normale,
ces gens se mobilisent pour protester contre l'exclusion des enfants ou parents
sans papiers.
La manifestation du jeudi 8 février a été annulée : Le sous-préfet a
reçu les dirigeants à l'heure de la manifestation. Les 150 personnes qui
étaient là sont donc rentrées chez elles.
Tout ça pour dire que c'est le moment de s'activer afin de forger nous-mêmes
notre avenir et de ne laisser personne d'autre tenir les pinces. Tenez vous
informés, mobilisez-vous, agissez!
Valentin